16 oct 2025 - Grand Raid de la Réunion - Diagonale des fous et Bourbon

Publié le

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Ils ont gravi quelque part eux aussi "leur Everest"

Lucile,
traileuse philosophe et ravitailleuse à ses heures perdues

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Les 5 fanstastiques du Grand Raid de la Réunion lé la 2025

Les 5 fanstastiques du Grand Raid de la Réunion lé la 2025

Avez-vous déjà vécu un « déclic » ?

Vous savez, ce fameux « déclic » qui vous tombe dessus sans crier gare avec son lot de questions et de remises en questions obsédantes. Généralement, une petite voix intérieure émerge de nulle part. Elle vous murmure que vous êtes en train de passer à côté de quelque chose d’essentiel et qu’il serait peut-être temps de rallumer les étoiles. En chuchotant, elle vous implore de revoir vos priorités de vie et d’oser enfin vivre vos rêves. Il se pourrait bien que la lecture de cet article vous suscite ce déclic, cette envie de réaliser votre rêve, votre défi.

  • Réaliser son rêve, ce n'est pas nécessairement faire 180km avec 10 000D+ en trail en 50h et des bananes (plantain) ;
  • Réaliser son rêve, ce n'est pas nécessairement réaliser un défi sportif entre copains sous le regard fier et admiratif de sa famille ;
  • Réaliser son rêve, ce n'est pas nécessairement aller sur une ile paradisiaque avec des habitants adorables pour en prendre plein les yeux et le cœur pour plusieurs décennies ;
  • Réaliser son rêve, ce n'est pas nécessairement s'y préparer pendant deux ans pour vivre l'instant comme le moment d'une vie ;
  • Réaliser son rêve, ce n'est pas nécessairement mélanger souffrance, joie, rire, pleur ;
  • Réaliser son rêve, ce n'est pas nécessairement cela, mais c'est assurément parfois tout ça, surtout quand réaliser son rêve c'est devenir un peu fou, et pas qu'en diagonale mais bien de la tête au pied, du moins ce qu'il en reste.

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« Croyez en vos rêves et ils se réaliseront peut-être. Croyez en vous, et ils se réaliseront sûrement. »
Martin Luther King

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Réaliser son rêve pour ces 5 là c'était de faire le Grand Raid de la Réunion, que ce soit sur la Diagonale des Fous, ce trail mythique, ce monument du trail sur l'ile de la Réunion, de 180km et 10 000D+ ou sur le Trail du Bourbon d'une distance de 105km pour 6 100D+. Ces trails sur cette île, dans ces paysages, sur ces sentiers, dans cette fournaise, cette jungle, sur ces cailloux, dans ces marches, cette ambiance, cette chaleur humaine, ces nuits fraîches, cette raideur musculaire, vous transportent dans tous vos états, mêmes ceux que vous ne connaissiez pas encore, et va chercher au plus profond de vous des choses que vous ne connaissiez pas encore de vous.

Avant la Diag on disait : "On verra après la Diag"

Après la Diag on dira : "Ils l'ont fait ces fous finis, respect infini !"

16 oct 2025 - Grand Raid de la Réunion - Diagonale des fous et Bourbon
16 oct 2025 - Grand Raid de la Réunion - Diagonale des fous et Bourbon
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Présentation des courses

Trail du Bourbon (105km 6100D+)

Le Trail de Bourbon est une course du Grand Raid de la Réunion. Avec ses 100KM et son dénivelé positif de 6120m elle reste un Ultra Trail exigeant. Pour cela les coureurs empruntent les plus beaux sentiers de l’île à la rencontre de son patrimoine, de sa faune et de sa flore. Ce Beau Voyage passe par les 3 Cirques.
 

 

Diagonale des Fous (180km 10500D+)

La Diagonale des Fous, une course de trail extrême qui se déroule à La Réunion, incarne l’esprit d’aventure, d’endurance et de défi. Le parcours de la Diagonale des Fous traverse le cœur de l’île de La Réunion, traversant des paysages époustouflants, des forêts luxuriantes aux crêtes rocheuses escarpées. Les coureurs se soutiennent mutuellement à travers les moments difficiles, partageant une camaraderie forgée dans l’effort commun et le respect pour les défis auxquels ils font face. L’arrivée à Saint-Denis est souvent chargée d’émotion, chaque coureur franchissant la ligne d’arrivée avec un sentiment de triomphe et d’accomplissement.
La Diagonale des Fous va au-delà de la simple compétition sportive ; c’est une aventure personnelle qui teste les limites de l’esprit humain et laisse une empreinte indélébile dans la mémoire de ceux qui ont eu le courage de la prendre. La Diagonale des Fous n’est pas seulement une course d’ultra trail, c’est un voyage intérieur, une exploration de soi-même à travers le Parc National de La Réunion classé au patrimoine mondial de l’UNESCO Pitons, Cirques et Remparts vertigineux, symbolisant la capacité humaine à surmonter les obstacles les plus difficiles.

 

Quelques statistiques du Trail du Bourbon 2025
Quelques statistiques du Trail du Bourbon 2025
Quelques statistiques du Trail du Bourbon 2025
Quelques statistiques du Trail du Bourbon 2025
Quelques statistiques du Trail du Bourbon 2025
Quelques statistiques du Trail du Bourbon 2025

Quelques statistiques du Trail du Bourbon 2025

Quelques statistiques de la Diagonale des Fous 2025
Quelques statistiques de la Diagonale des Fous 2025
Quelques statistiques de la Diagonale des Fous 2025
Quelques statistiques de la Diagonale des Fous 2025
Quelques statistiques de la Diagonale des Fous 2025
Quelques statistiques de la Diagonale des Fous 2025

Quelques statistiques de la Diagonale des Fous 2025

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Résultats ACHV Nouvoitou/JSN Athlé - Une nouvelle fois : 100% finisher !

Résultats ACHV Nouvoitou/JSN Athlé - Une nouvelle fois : 100% finisher !

Les phrénétiques ont fait cette course en soutenant la Cordée Bretonne, cette association qui œuvre pour offrir aux jeunes malades leur Everest. Si vous aussi vous avez un cœur, certes plus petit que le leur, mais assez grand pour ces enfants, rdv sur ces liens.

Sensations d'après course

(car avant ça va toujours bien, ça rigole, ca mange du rougail saucisse et tout ça, ça fait la queue pour avoir un dossard)

A course exceptionnelle, récits exceptionnels. Pour les récits qui arrivent, la Rédac' a fait le choix de vous les retranscrire en entier, pour vous faire voyager dans les émotions de la course. Vous allez pouvoir revivre le trail du Bourbon et la Diagonale des Fous à travers les récits de nos traileurs/euses et de nos ravitalleuses.

Charlie

C’est difficile de résumer le Trail du Bourbon en quelques mots. Une course mythique sur une île mythique, entourée de gens incroyables et portée par une énergie de dingue !

Quelques douleurs au TFL [muscle tenseur du fascia lata (TFL) appartient à la région glutéale superficielle, il recouvre les muscles moyen et petit fessiers. En espérant que ca soit plus clair, ndlr], apparues sur ma cuisse gauche après les 11 heures d’avion, m’ont un peu inquiétée les jours précédant la course.

Le départ est donné à 21 h, le vendredi 17 octobre : c’est parti pour mon premier 100 km ! [ah oui !!! on choisi la facilité pour le 1er, ndlr]. Le départ est contrôlé, les sensations sont bonnes. Je me cale dans un petit groupe de trois gars et une fille. Le rythme est rapide mais maîtrisé, et nous avançons ensemble jusqu’au sentier Scout.

Vers le km 23, première galère : une grosse entorse à la cheville droite, à cause d’une racine sur une portion plate. Je ralentis dix bonnes minutes pour évaluer les dégâts, puis je m’arrête 2 km plus loin pour me faire un strap, aidée par deux coureurs de la Diagonale.

Impossible pour moi d’abandonner ! [c'est bon ca !!!! ndlr]. Je repars, et je me retrouve à courir avec deux gars… jusqu’à ce que l’un d’eux se fasse à son tour une entorse ! Cette fois, c’est moi qui lui fais un strap 😅 Je vais finir experte à ce rythme !

J’essaie ensuite de rattraper mon groupe initial, mais cette mésaventure m’a fait perdre pas mal de temps.
J’avance dans Mafate à bon rythme, plutôt contente de mes sensations. J’arrive au Maïdo à 6 h 30 : lever du soleil, moment magique et inoubliable ✨

Puis vient la fameuse descente de Sans-Souci. Je n’ai pas assez mangé dans la montée du Maïdo et, musculairement, je commence à être juste. Je termine tant bien que mal la descente sur mes deux jambes, mais je sors du ravitaillement complètement explosée ! S’ensuivent deux à trois heures très dures… aller au bout de soi-même avec les quadriceps tétanisés, ce n’est pas le meilleur souvenir, mais je sais sur quoi travailler 😅. C’est vrai, on a plus de 6 000 m de D+, mais surtout plus de 7 000 m de D- !

L’arrivée restera gravée : un moment magique. Je suis finisher, et ça, c’est déjà incroyable ! [devons nous rappeler que Charlie est 107ème au scratch et 11ème féminine ? Championne 🏅, ndlr]

Cette course m’a énormément appris. Je cours et je fais du trail depuis trois ans, et je suis encore en pleine phase d’apprentissage et de découverte. C’est ce qui rend cette aventure aussi passionnante et ludique. Objectif : revenir plus forte en 2027. [Aucun doute que tu reviendras plus forte Charlie, tu viens de signer dans un club génial, avec des coachs géniaux, des traileurs/euses d'expérience. On progresse tous à tout âge. Hein Fred ?, ndlr]

16 oct 2025 - Grand Raid de la Réunion - Diagonale des fous et Bourbon
16 oct 2025 - Grand Raid de la Réunion - Diagonale des fous et Bourbon

Thibault

Que dire de cette diagonale ! Une queue de dingue rien que pour récupérer les dossards la veille, ça annonce la couleur du nombre de personne sur les sentiers.
Début de course à 22h, j'arrive vers 19h30 et il y a déjà une ambiance de folie, j'entre dans le sas de départ 1h avant, je croise Fred & Pierrick.
C'est parti le départ commence, une ambiance de malade sur 5km (du jamais vu pour ma part) 🤩. Je fais attention à ne pas partir trop vite et à savourer ce moment unique ! 
En gestion jusqu'au Domaine Vidot avant d'entamer les singles, le début des bouchons. Pour être tranquille je fais quelques relances histoire de sortir des bouchons jusqu'à Nez de bœuf ou le soleil se lève déjà. 
On déroule tranquillement jusqu'à Mare à Boue où je retrouve ma famille (je prends mon temps, après une nuit ça fait du bien).
Place à la montée de Kerveguen, la première partie se déroule bien puis la 2e arrive. Ce n'est pas la même histoire, le soleil commence à taper, des bouchons se forment, ça n'avance pas aussi bien que voulu.
On enchaine sur la descente du Bloc (Descente du piton des neiges). Je descends prudemment car ça tape dur et apparemment la course commence réellement à partir de Cilaos😅 donc il faut essayer d'en garder en réserve (pas facile du tout !).
Arrivée à Cilaos 76km après 14h15 de course je prend le temps de me faire masser et prendre une douche, ravito avec ma famille et petit débrief) les jambes sont quand même un peu entamées… [ah bon ? ndlr]
C'est reparti pour se faire le col du taïbit qui se passe bien malgré la chaleur et je réussi à arriver à Marla (dans Mafate) avant la 2e nuit, j'essaye de dormir 20 minutes mais impossible. Du coup je repars de nuit, pour traverser Mafate puis entamer la montée du fameux Maïdo. Je n'arrive plus à manger à ce moment là et les genoux se font ressentir.
2000 D+ sur 6km c'est un beau morceau [ah bon ? ndlr] surtout après 120km de course 6000D+ et environ 30h. La fin du Maïdo commence à être dur mais la vue du soleil qui se lève dans Mafate me motive à en finir avec cette montée et un arrivée au col digne d'un tour de France avec les encouragements 😍. 
On enchaine sur une descente interminable de 17km et 1300D-, à un tiers de la descente les genoux ne veulent plus que je cours, obliger d'arriver au ravito en marchant (très frustrant mais douloureux).
Je prends le temps de faire massage [Faudra que tu nous donnes le nom du salon de massage, ndlr], soigner les ampoules, une sieste de 10 min et un bon rougail saucisses pour repartir de plus belle sur une montée sous une chaleur étouffante, on redescend dans une jungle (la kalla) très technique et dangereux où l'on se tient à des branches ou des lianes pour descendre. 
Une fois arrivé vers la possession au km 160 on entame le fameux chemin des anglais, pas de chance la pluie arrive…
Je garde un bon rythme sur la fin jusqu'au colorado puis reprend du poil de la bête pour la dernière descente de 7km (soit disant roulant) où l'on retourne dans une sorte de chemin des anglais avec des cailloux partout. Mais avec une vue sur le stade de la redoute.
On termine avec un contour du stade puis la délivrance, l'arrivée et la fin de cette mythique Diagonale de fous ! 
C’EST FAIT ! 185km, 10 500D+ et 10 500D-
Une grande joie intérieure à l'arrivée et de revoir ma famille qui m'a fait mes ravitos avec cette médaille autour du cou. 
Un grand merci à Fred pour son plan qui m'a fortement aidé à savourer et à tous vos messages d'encouragement ❤️. Et bravo aux Finisher du club ! 
Une chose est sûre, mon histoire avec la Diag ne fait que commencer, j'ai pris un tel plaisir sur cette course que j'y reviendrai ! 😍

16 oct 2025 - Grand Raid de la Réunion - Diagonale des fous et Bourbon
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16 oct 2025 - Grand Raid de la Réunion - Diagonale des fous et Bourbon
16 oct 2025 - Grand Raid de la Réunion - Diagonale des fous et Bourbon
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Fred

Ça y est ! Je tiens mon rêve à portée de jambes avec Seb et Pierrick. Ça fait si longtemps qu'on s'y prépare. Départ donné à 22h de St Pierre, il y a une foule de dingue mais avant on retrouve Thibault dans le sas 2, Seb est dans le 3 mais on finit par se retrouver tous les 4 sur la ligne de départ. Les fauves sont lâchés et ça part très vite sur une portion de route avec une foule discontinue qui crie à notre passage. On avait ouï dire qu'il fallait passer le premier ravito à Domaine Vidot rapidement sinon il y avait des bouchons. C'est une première partie spéciale avec beaucoup de tension, j'ai trouvé. On rentre vraiment dans le vif du sujet à partir de mare à boue, on y retrouve d'ailleurs nos "ravitailleuses" et ça fait le plus grand bien après une première nuit passée dehors. Changement de vêtements et de chaussettes, le strap de ma cheville part avec la chaussette mais je n'y prête pas trop d'importance. On est bien tous les 3, le rythme est bon et la gestion est excellente. Le maître mot en ce qui me concerne est « profite de l'instant présent », nourris-toi des autres et ne te déconcentre pas par ce monument dont tu rêves depuis des années.

Mes sensations de course sont excellentes pour l'instant avec le sentiment que la préparation a été idéale pour cette course. Direction Kerveguen puis la descente du bloc, première grosse descente pour rejoindre Cilaos notre première base vie. On y retrouve à nouveau nos "ravitailleuses " et décidons de se poser un peu avec 10' de sommeil récupérateur. On ne reverra pas les filles tout de suite car nous allons rentrer dans le vif du sujet : Mafate. J'ai hâte d'y rentrer pour voir vraiment à quoi ça ressemble. On est au km 76, malheureusement on rentre dans Mafate de nuit et on va y passer la nuit pour ressortir du Maïdo au petit matin. Petite pose sommeil au Maïdo km 123 et strap à nouveau de ma cheville, une douleur au releveur arrive. Rien de bien méchant mais en ultra la moindre douleur peut vite dégénérer. Les nuits sont fraîches mais pas trop. On retrouve la team à Ilet Savannah km 140, lieu de la 2ème et dernière base vie. Même rituel que sur la première, se changer, manger, récupérer un peu. Seb est parti se faire masser, ça commence à tirer un peu mais le moral est plus que bon. Le plus dur est passé en dénivelé. C'est ce qu'on pense… mais techniquement c'est un sacré chantier avec des descentes très techniques. Les filles vont souvent nous retrouver, l'accès est beaucoup plus simple pour elles et que ça fait du bien de les voir.

Le mythique « Chemin des anglais » que j'ai adoré, t'as vraiment l'impression d'être sur un site exceptionnel même s’il faisait nuit, La Possession, Grande Chaloupe...ça sent bon l'arrivée tout ça. J'avoue que la dernière nuit m'a quand même parue interminable.

Enfin…Quelle émotion à l'arrivée, la sensation d'avoir partagé un truc exceptionnel avec Seb et Pierrick, ça restera gravé à jamais.

Ce trail dont je rêve depuis des années a tenu toutes ses promesses. 

Merci aux deux zigotos avec qui nous formons les "phrénétiques" de m'avoir permis de vivre tout ça et d'avoir œuvré pour aider la cordée bretonne.

16 oct 2025 - Grand Raid de la Réunion - Diagonale des fous et Bourbon
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Pierrick

J’ai commencé à faire un retour sur la course mais force est de constater que l’intensité est telle que je n’arrive pas à faire court sauf si vous avez la soirée devant vous pour la lecture. Alors je vais simplement  revenir sur quelques moments que j’ai pu vivre avec une plus forte intensité.

Le départ
Le premier est bien sûr le départ. On attend ça depuis tellement longtemps, on en parle depuis tellement longtemps et on a tellement dit  qu’on ferait certaines choses « Après la diag… » qu’il était temps de partir. On descend de la navette à Saint Pierre et on se dirige vers la ligne. On est nombreux et on voit des coureurs partout, des bretons ( tellement nombreux) et plus on descend et plus on sent la tension monter. En arrivant au dernier rond point proche de la plage on retrouve nos proches ( Cricri, Morgane, Nathan, Lulu et Nila) qui nous attendent avec la banderole des Phrénétiques. On essaie de mettre au point une stratégie pour que Seb prenne le même SAS que nous mais ça va être chaud !! Allez les jambes frétillent et perdons le moins possible d’énergie. Un dernier bisous, une dernière accolade et on se dirige vers le SAS. C’est fou ce monde, cette foule, la musique créole, la température monte +++.
Dépose des sacs de base vie (3) et on va vers les SAS et au passage on claque la poignée de man à Ludo Pommeret et on croise Patrick Montel qui est occupé, peut être pour tout à l’heure ou demain ou … Bref le SAS est trouvé mais c’est mort pour Seb. Tant pis on se met à l’arrière du 2 et lui au début du 3 et ça va le faire.
Le DJ met le feu ça claque dans les mains mais je reste calme et posé pour ne pas s’exposer. Ca y est le SAS 1 s’ouvre puis le nôtre et c’est déjà la cohue. Ca se bouscule c’est dingue on dirait que les coureurs partent pour 10 bornes. On arrive à trouver SEB avec le coup de pétard et on se regarde en sachant ce qu’il nous reste à faire. On se faufile et on lâche la meute.
C’est dingue l’ambiance de départ, on claque dans les mains, ca crie ça chante. Du monde pendant 5,6,7 km ça n’arrête pas. On n’arrive même pas à voir nos proches et Fred claque même dans la main de Cricri sans savoir que c’est elle. On est embarqué dans un flux qui ne s’arrête pas. C’est fou, c’est électrisant. C’est la diag. On retrouve un peu de calme au début des champs de cannes mais il y aura toujours du monde pour encourager ces traileurs. C’est ça la diag.
En écrivant ces mots il y a des détails qui me reviennent . Soyons sage et voici un autre moment clés.
L’arrivée à Cilaos et l’étape de Cilaos
On a vu nos proches à Mare à boue et franchement ça booste. Mais après on avait de la difficulté : la montée de Kerveguen (+900)  (Kerguelen) et la descente du bloc (-1200m ) Ouf c’est costaud et la fatigue se fait sentir un peu, la chaleur maussi d’ailleurs. Après le bloc, il reste quelques km avant cette base vie et on a besoin de se refaire la cerise. Quoi de mieux que de voir nos proches et de les embrasser, de les écouter. Ils sont là patient, endurant ( oui c’est une vraie course pour eux aussi) et la surprise d’un copain Pierrot qui bosse là bas qui me dit : je vous ai raté à Mare à boue alors je suis venu ici. J’ai mis 2h30  pour faire la route mais je suis content de vous voir. Eh nous on ne peut être que content que de savoir qu’il a fait tous ses efforts pour nous. C’est vraiment chouette. On rentre dans l’enceinte et je prends le temps de me changer complètement, une toilette de chat et un bon ravitaillement : Rougail Saucisse obligé mais pas d’épices. C’est assez surprenant ce que le corps peut supporter. On recharge le camel et on retrouve nos ^proches qui nous attendent toujours. Lulu va me chercher un café, et on a besoin de dormir. Elle nous trouve un jardin dans une maison et ils sont là à prendre le temps d’être avec nous alors qu’on dort. (Seb essaie de dormir mais n’y arrive pas cette fois-ci)  Ce moment est très important car cela montre la chance que l’on a d’être bien entouré et que nos proches savent ce dont on a besoin sans demander. Ils font partie intégrante de la course, de cette aventure et tous ces moments sont des boosters pour aller vers la Redoute sans aucun doute…
Ah la Redoute, tant redoutée.
On a dû passer une troisième nuit ce qui n’était pas trop envisagé mais c’est ainsi et on accepte. Une dernière pause au Colorado : Ravito et dodo pour les compères. On a hâte que le jour se lève car avec le manque de sommeil on a plus de mal à gérer la température corporelle. Le bouillon et le café font du bien et c’est parti. La descente est relativement facile jusqu’à la Vigie mais là ça se complique car c’est interminable . On monte on descend etc. D’ailleurs à la Réunion il y a une expression qui dit : «  Quand on monte on descend et quand on descend on monte » Bref ça n’en finit pas. Seb est courageux, on l’entend couiner mais il s’accroche. On est devant avec Fred et on voit le bout de la Vigie et le Stade en bas et là on sait que la Redoute on le verra. Juste à la sortie du parc une jeune fille est là. On accueil Seb et on se prend dans les bras et on transmet notre émotion à la jeune fille sans le vouloir. Elle fond en larme et nous avec et on se prend dans les bras. On se rend compte que nous allons mettre un point final à une aventure de dingue. Il nous reste 500m environ et on apprécie. On entend le speaker, on est applaudit pas les badauds. Plus on approche du stade et plus l’émotion monte. Les larmes sont là quand nos regards se croisent. C’est fou. L’entrée dans le stade avec tout nos proches qui sont là et on tombe dans leur bras. C’est fait, c’est fou et tous les trois ensemble. Une vraie équipe. Encore quelques pas avec la banderole des Phrénétiques pour les derniers 100m et on voit cette ligne devant nous. On termine en trottant tranquillement et lé là la ligne d’arrivée.
On l’a fait pour les enfants malades, pour nous, pour tous ceux qui croyaient en nous.
Merci à tous ceux qui nous ont soutenu, accompagné, aidé, supporté, entraîné, aimé. Merci infiniment pour tout ça.
On est le 30/10/2025 et je viens juste de décrocher mon dossard du porte dossard.

16 oct 2025 - Grand Raid de la Réunion - Diagonale des fous et Bourbon
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Sébastien

On l'aura attendu cette Diag ! On peine à le croire mais on y est ! Après quelques péripéties, on arrive à St Pierre où on retrouve nos ravitailleuses (désolé Nathan mais les filles sont plus nombreuses !) qui sont prêtes à nous voir démarrer cette course avec laquelle on les bassine depuis pas mal d'années :)
Depuis qu'on a notre dossard, on se pose une question, comment on va faire puisqu’on n’est pas dans le même sas, Fred et Pierrick sont dans le 2 et moi dans le 3... La rumeur dit qu'il y a 10 minutes entre chaque départ de vague... On essaie de bricoler mais impossible de négocier, on opte pour la solution où Pierrick et Fred se calent à la fin du sas 2 et moi début de sas 3, je me colle au grillage et les vois se foutre de ma tronche :) leur sas part, et la tension monte, les grilles de notre sas s'ouvrent, je me faufille, faut jouer des coudes pour être devant ! Et finalement pas d'histoire de 10 minutes entre les sas, il n'est pas encore 22h, on se retrouve et se positionne tous les trois pas trop loin de l'arche ouf ! Je me voyais déjà partir trop vite pour les rattraper...
Le départ
Le départ est donné et on en prend plein la tête et les oreilles, des feux d'artifices et un monde de dingue qui hurle à plein poumons ! Fred sait que Cricri est sur la gauche pas loin d'un drapeau breton, on regarde tous les drapeaux qu'on voit mais rien à faire on ne les verra pas, j'entends juste un "Allez Seb
!" en passant et effectivement après avoir vu la vidéo de Cricri c'était bien eux mais je ne les aurais absolument pas vus ! On se laisse porter par la foule, attention à ne pas aller trop vite quand même ! Je tape dans des centaines de mains et cette marée humaine est vraiment interminable c'est absolument dingue !
Puis vient le calme, on finit par sortir de la ville pour atterrir dans des champs de canne, j'en prends plein les narines, des odeurs que je n'avais jamais senties, on se demande si c'est l'herbe dans laquelle on marche ou les cannes à sucre ou l'euphorie mais ça sent super bon... Un coup d'oeil en arrière la ville s'éloigne...
En montant, ma main touche la main d'un autre gars derrière plusieurs fois, je fini par dire : "A ce tarif, on va finir par monter en se tenant la main !", réponse du gars : "chuis pas de ce bord-là moi !" LOL en discutant avec lui, il nous apprend que c'est sa 29eme Diag, 29eme... Le mec est complètement maboul. Il râle un peu car ce n'est pas lui qui a le record mais un autre qui en a 30 au compteur et qui court aujourd'hui, le record ne sera pas pour cette année ! 63 ans 1/2, impressionnant...
Éviter les bouchons
On se met progressivement dans la course, avec en tête qu'il ne faut pas trop trainer pour arriver au ravito de Domaine Vidot avant les deux premières heures de courses pour ne pas être coincé avec des bouchons... On rattrape des joëlettes et je suis sur le cul de les voir pousser ce truc avec des enfants dedans, on discute un peu, ils sont 80 pour 4 joëlettes et 40 enfants c'est phénoménal, de ce que j'ai compris, ils vont faire une centaine de kilomètres et connaissant maintenant le parcours, ce sont eux les vrais fous...
Après plusieurs kilomètres, on se pose des questions avec les gars, l'ambiance est assez étrange et tendue, certains nous doublent comme des dératés, et d'autres ont l'air carrément au bout de leur vie à tel point qu'on se demande ce qu'ils font là et pourquoi ils sont déjà dans cet état, on pense que c'est les bouchons qui font peur à beaucoup et qu'ils font de leur mieux pour arriver à domaine Vidot sans avoir trop de bouchons.
Comme à mon habitude je cherche du monde pour causer
Le premier ravito arrive, on ne s'arrête pas ou très peu suivant les conseils qu'on a pu lire et entendre à droite à gauche, on file. Les premiers chemins un peu plus raides arrivent et se passent sans encombre, on sent bien que les bouchons commencer à se créer à certains endroits, des singles bien raides qui font ralentir ceux de devant, on a donc réussi, les bouchons ne seront pas pour nous ! On lira ensuite que certains sont restés coincés jusqu'à 1h/1h30... S'en suit un passage assez étrange avec des milliers de grenouilles et crapauds qui font un bruit d'enfer c'est assez spécial et magique comme ambiance !
Comme à mon habitude je cherche du monde pour causer mais ça ne prend pas, les gens n'ont pas l'air super détendus, est-ce la nuit ? Est-ce le stress ? On continue notre train, la montée se passe bien et le jour commence à se lever, j'adore ces moments en montagne... Arrive la longue descente vers mare à boue, je kiffe, ça déroule bien, peut-être trop bien, tant pis, on avance ! On sait que notre troupe de ravitailleuses est en bas à nous attendre, ça va faire du bien de les voir ! On prend bien le temps de les voir et de les informer sur notre état qui est plutôt bon, on repart ensuite jusqu'au ravito, le vrai premier gros ravito avec du riz et rougail saucisse, un délice, je retrouve Pierrick et Fred qui sont partis pour une petite sieste sur un carton dans la pelouse, je termine mon assiette et tente de faire pareil mais ça ne vient pas, on verra le prochain coup !
On reprend notre chemin et on se rend compte que cette année c'est une chance d'avoir un temps sec, en temps normal, mare à boue porte bien son nom car c'est blindé de boue et de flotte...
L’interminable montée de Kerveguen
On commence à monter l'interminable montée de Kerveguen, je cherche du monde pour discuter histoire de passer le temps et tombe enfin sur quelqu'un qui veut bien discuter, en vrai le mec est une radio, une phrase de temps en temps et ça déroule... C'est top, ça fait passer le temps... C'est un paysagiste super sympa qui l'a déjà fait plusieurs fois, on cause un peu de la suite du parcours, erreur fatale, il me fait comprendre qu'on va vraiment en baver, le Taïbit et le Maïdo sont super durs... Un doute s'installe dans ma tête... Et si t'étais un peu trop à l'aise et que tu ne mesurais pas l'immensité du truc ? On arrive à 14h de course, t'as pas réussi à dormir et cette saleté de Kerveguen est longue alors que sur le profil ça semblait "tranquille"... Me revient en tête mon premier ultra en 2022, le GRP 120km, la fin avait été très dure et je n'ai absolument pas envie de revivre ça ici, ça doit être une fête et un bon moment avec les deux lascars ! On attaque la descente du bloc, une descente à travers des chemins et assez longue, je me souviens aussi de ce que Momo nous avait dit : "Arrivez le plus frais possible à Cilaos car c'est à partir de là que la course commence !", je fais le bilan, pas l'impression d'être super frais, les doutes s'installent, bordel je vais en chier... On arrive à Cilaos je décide d'échanger avec Pierrick et Fred sur mon état d'esprit, ils sont étonnés de ma réflexion, j'en ai ptet trop fait... Il me faut une porte de sortie si ça se gâte, je leur dis que je ne veux pas refaire une hématurie d'effort (je vous laisse chercher pour les détails) et que ça sera mon stop, ça me rassure d'avoir cette porte de sortie même si je sais au fond de moi qu'après le GRP 2025 il y a très peu de chance que ça se reproduise, mes jambes ne sont plus les mêmes...
Arriver à dormir !
On arrive à Cilaos, les filles et Nathan sont là, Pierrot est là aussi ! Ils nous ont même fait une banderole Phrénétiques ! On mange super bien, on récupère nos sacs, changement de tee shirts, chaussettes et chaussures, ça fait du bien ! Sortie de la base vie, on retrouve les filles et on décide de se poser pour une sieste. Je me mets dans la pelouse, prêt pour cette première sieste qui va faire du bien... Raté, c'est blindé de fourmis microscopiques qui piquent !! Les saletés ! Changement de spot mais pas mieux, le sommeil ne vient pas... Après 16h de course ça serait pas mal de dormir... Et Fred et Pierrick dorment en 2 secondes ! Ouiiin.
On reprend la route, je vois que Morgane est inquiète pour moi, elle a senti qu'il y avait quelque chose qui ne tournait pas rond... On fait le point avec les gars, je m'inquiète de ne pas réussir à dormir et que je ne suis pas serein sur la suite de la course... Les gars me disent que ça va aller, on va faire ravito après ravito et ça va le faire, on entend derrière "ti pa ti pa", un local nous explique que ça sert à rien de voir plus loin, chaque chose en son temps, un petit pas après l'autre et purée il a carrément raison, qu'est-ce que je fous à me projeter sur le Maïdo, on est même pas dans Mafate, on arrête les conneries, Carpe Diem, c'est quoi le prochain ravito !? Il y en a un pendant la monté du Taïbit, on va déjà aller là-bas et on verra bien ! GO boudidiousss.
Ça descend pas mal et on commence à voir que le dénivelé n’est pas vraiment celui qu'on a l'habitude de faire, de belles marches à monter/descendre, on voit aussi que même dans une belle descente, il peut y avoir une montée et inversement... Vraiment particulier ici ! Ravito dans la montée du Taïbit, je m'allonge sur le bitume tout chaud, ça fait un bien fou, j'essaie de dormir un peu mais non toujours pas. La nuit n'est pas loin, elle devrait être tombée avant qu'on arrive en haut du Taïbit. Ça grimpe dur mais ça grimpe ! On arrive là-haut et trouve que finalement le paysagiste en avait ptet fait des caisses, c'est dur mais ça passe !
Le prochain ravito et à Marla en descendant, on décide qu'on avancera jusqu'au suivant, plaine des Merles, pour y faire une belle pause, finalement il y a un peu trop d'agitation à ce ravito, je grapille une couverture de survie auprès d'un bénévole super sympa, ça m'en fera une de rab au cas où la mienne a un souci... On se posera un peu plus bas au calme à l'écart. On trouve un super spot, enroulement dans la couverture de survie mais c'est peine perdue je n'y arrive toujours pas, j'ai froid et n'arrive pas à me poser et s'endormir... Fred et Pierrick s'endorment à peine allongés, je les entends ronfler moins d'une minute après.
Sentier scout
S'en suit la descente à travers le sentier scout, et les premiers coureurs du Bourbon commencent à nous doubler... Des flèches... Les mecs sont partis à 21h, soit 3 heures avant depuis Cilaos et ont l'air de partir pour un 10 km pleine balle, impressionnants. On passe par des endroits avec une paroi rocheuse avec un grillage à gauche et un câble à droite pour se tenir, pourtant le sentier a l'air super large, je ne comprends pas trop l'intérêt de ces installations et j'essaies de voir avec ma frontale vers le bas mais on n'y vois absolument rien si ce n'est que la paroi et à la verticale... Vraiment dommage qu'il ne fasse pas jour, j'imagine des paysages à couper le souffle... ça avance toujours bien mais je continue de penser que si je ne dors pas je risque d'en baver pour terminer, les gars me proposent un truc: "arrivé au prochain ravito, tu te poses, le temps que tu veux, une heure entière s'il le faut et tu essaies de dormir", je prends ça comme un cadeau et me promet de me poser vraiment pour trouver le sommeil. Arrivés à Aurère, il y a de grandes bâches étendues au sol et on peut se poser avec des couvertures de survie à disposition, j'y vois un vrai nid douillet, je trouve enfin ce satané sommeil en oubliant quasiment la course. Je me réveille en sursaut avec l'impression d'avoir dormi 2 heures, les gars me rassurent et me disent que ça fait une vingtaine de minutes. On repart et je sens que ça va bien mieux, presque frais ! :) Après Aurère ça descend toujours avec des marches, des cailloux, des racines dans tous les sens et c'est de plus en plus raide, on descend carrément des murs avec des marches de toutes les tailles, parfois obligé de poser les mains c'est impressionnant, si cette descente est comme ça, comment va être le Maïdo ? STOP ! On arrête de penser à l'après et on avance... Fred commence à avoir mal à son pied, ça semble être le releveur.
Montée du Maïdo 2000D+
Le jour commence à se lever et on n’est pas loin d'être tout en bas ! On entend une rivière ! On avait prévu des sacs poubelle pour éviter d'avoir à se déchausser pour la traverser suite à une vidéo de Matthieu Blanchard mais c'est peine perdue, les sacs se trouent et de l'eau rentre, ça a limité la casse mais c'est pas magique. Ptet qu'il aurait fallu les doubler... Je vois un bourrin traverser sans enlever ses chaussures, lui balance une vanne et je me rends compte que c'est mon paysagiste de la montée Kervéguen ! On se reconnait c'est marrant :) Il me dit ne pas être super en forme et que ses releveurs lui font trop mal, qu'il va sûrement arrêter. On ne le reverra plus par la suite.
On entame donc la fameuse montée du Maïdo, 2000m de D+, sachant que 1m de D+ à la Réunion c'est plus costaud qu'en métropole, en tout cas de mon point de vue, Pierrick et Fred ont l'air de se balader... Enfin presque :) Fred dit que son pied lui fait mal et commence à rougir mais il a l'air d'absorber la douleur c'est fou je ne sais pas comment il fait.
Le col est encore très loin, on se focus d'abord sur Ilet des Orangers, étape intermédiaire, le jour qui se lève nous dévoile un paysage magnifique et la montée se passe super bien jusqu'à Ilet des Orangers, je décèle une petite douleur à l'intérieur de mon genou droit, en fait part à Pierrick qui me dit que je suis en train de m'effondrer, je prends l'info sans trop la comprendre et tente de me resolliciter sur mes appuis pour soulager cette douleur. Arrivés à Ilets des orangers il est autour de 7h du matin, ravito express, je croise un instagrameur que je suis un peu : runnerblagueur, il n’a pas trop l'air de blaguer à ce moment- là, strappé de partout, pas trop le mood à discuter. Nous avons déjà bien monté et commençons à apercevoir la brêche par laquelle nous nous dirigeons et le col du Maïdo est tout là haut c'est vraiment impressionnant de savoir qu'on va aller si haut. La route reprend et on entend du monde brailler, est-ce des gens à la brêche ? C'est quand même pas la Maïdo ? On continue de monter et on mettra 4h avant d'atteindre le sommet et de comprendre que oui, les cris qu'on entend depuis tout ce temps, c'est le col avec des centaines de personnes qui braillent comme des veaux :) ça fait tellement de bien que les larmes me viennent, j'ai vu beaucoup de vidéos de Patrick Montel de cet endroit et je ne pensais pas que c'était si intense ! La montée valait le coup rien que pour ça, c'est vraiment dingue.
Se faire strapper par un professionnel
Arrivé au ravito Tête dur, je demande à Pierrick s'il peut m'expliquer comment je peux me strapper mon pied droit car j'ai mon releveur qui commence à tirer pas mal, je me lave et les pieds et il me fait un truc de professionnel qui m'aide bien pour la suite. Je savais la descente après le Maïdo assez longue... 17km, mais ce fût trèèès long. On courait encore pas mal mais j'avais besoin de pauses régulières pour pouvoir relancer ensuite. Pas mal discuté en anglais avec un Irlandais super sympa, avec un humour aussi chelou que le mien... Après des routes très longues, on finit par arriver à la deuxième base vie : Ilet Savanah... On va pouvoir bien se restaurer et se poser.
Le hic... Ils ne retrouvent pas mon sac de base vie... Dedans j'ai les lettres que Morgane m'a remise avant le départ, chuis un peu vert. Je leur laisse du temps, on verra s'ils le retrouvent... On va quand même manger, le ravito est exquis, du boucané, rougail, riz, tout est tellement bon... Pierrick me conseille ensuite d'aller me faire masser et de refaire le strap, j'obéis sans souci, pendant ce temps il négocie pour qu'on retrouve mon sac et ils finissent par le retrouver mais je n'y vois pas les lettres, bref, tant pis on fera le tri à l'arrivée, ptet que je les avais mises ailleurs ? Dans le dernier sac ? La tête commence à faire défaut on dirait :)
Fin de ravito, nouveau strap en place, il fait moins pro que celui de Pierrick mais on verra bien :) on va rejoindre notre troupe de ravitaillement mais avant il faut traverser à nouveau la rivière à Galets, cette fois-ci il y a des pierres et je me fais aider par une personne pour traverser. Toute l'équipe est là, on a même droit à une interview de Cricri comme de vraies stars c'est marrant :) Maintenant c'est top car on va les revoir quasiment à tous les ravitos, ça fait tellement de bien de les voir !
Avoir la Redoute en tête
On reprend le boulot !! Direction chemin Ratinaud et le sentier Kalla, mais c'est quoi ces chemins de ouf ? Impossible de descendre sans poser son cul et se tenir aux branches c'est dingue... Et je mesure encore la chance qu'on a de ne pas avoir eu de pluie, faire ces sentiers sous la pluie, ça doit être un enfer...
Je demande à Fred comment va son pied, il me dit qu'il douille mais qu'il n'a que La Redoute en tête, quel bonhomme ! Son releveur a commencé à lui faire mal avant le mien et j'en suis là où il était y'a 2h et purée le gars ne s'est jamais plaint... Alors que moi je douille ma race :) La tant redoutée 3eme nuit est arrivée, les espoirs de 45/50h s'envolent avec. Il ne nous reste pas tant de dénivelé que ça va faire mais pas mal de kilomètres. Les gens sont plus détendus et enclins à discuter à ce moment-là, l’impression que tout le monde sait que la Redoute est à portée de main ! Je tombe sur un gars de 73 ans et quelques Diag à son compteur, ce n’est pas le doyen qui a 74 ans, c’est dingue… On croise aussi un jeune qui a son TFL qui couine, Pierrick lui donne des conseils comme il a pu faire avec énormément de monde sur la course, quel bonhomme :) On avance et on verra bien. On entre-aperçoit une ville qui semble être la Possession, elle est loin et proche en même temps, dans ma tête, arriver à Possession c'est que c'est terminé, le plus dur est vraiment derrière nous, plus qu'à serrer les dents et terminer ! Les kilomètres défilent tranquillement et nous finissions par y arriver, le temps se distord on ne sait plus trop l'heure qu’il est, ni même si on avance bien ou pas... Mais la Possession se rapproche gentiment !
Arrivé le ravito dans une cours d'école, un peu décevant, j'aurais bien mangé un truc bien consistant. Fred cherche à dormir le long d'un mur sous une bâche, Pierrick saute partout il est en bonne forme le cochon :) Je vais demander s'il est possible de se faire masser, une infirmière dont ce n'est pas le boulot se propose gentiment de le faire quand même, non pas que j'ai mal, mais c'est pour anticiper des éventuelles douleurs. Pendant le massage j'entends une voix à travers le grillage c'est Luidgi le pote local de Pierrick qui est venu nous voir avec sa famille ! Excellent :) Je vois Morgane et toute la troupe de ravitailleurs qui arrivent ensuite, on cause à travers la grille c'est marrant, on se croirait au zoo. Morgane me dit qu'elle a eu Momo et qu'il lui a conseillé qu'on dorme dans la voiture, sur le coup je trouve l'idée bizarre et préfère dormir dehors sur un banc avec Fred, mais à force d'insister je fini par y aller, j'ai l'impression d'être à moitié bourré et fait juste ce qu'elle me dit, la voiture est garée assez loin, je râle que ça va me faire du sommeil en moins, on finit par y arriver et c'était la meilleure idée du monde, dans la voiture, on trouve un cocon rassurant, et même si on est collé à la 4 voies qui fait un bruit d'enfer je m'endors comme un bébé, merci Morgane d'avoir insisté, et Merci Momo pour l'idée fabuleuse ! Réveillé par la troupe, on repart ! Direction le chemin des anglais.
Le chemin des Anglais
On a beaucoup entendu parler de ce chemin des anglais, je prends un moment pour prendre conscience de ce qu'il est en train de se passer, on est là, sur le chemin des anglais... En train de finir la Diag ! Sur ce chemin on nous a dit qu'il fallait marcher au milieu, de ce qu'on comprend c'est un chemin qui a été créé il y a super longtemps mais que faute d'entretien les pierres ne sont plus trop alignées ni plates, ça se fait tranquillement, je m'attendais à un enfer mais on a encore une fois de la chance... D’un, il fait nuit, les pierres sont noires, en plein soleil ça doit être un calvaire et de deux, c'est sec ! La boue doit rendre le chemin tellement glissant...
Je suis décidément de plus en plus lent dans les descentes, je crois voir Fred devant depuis un moment mais c'est pas lui, merde ils sont partis devant, je fini par les rattraper vu qu'ils m'ont attendu, je crois que c'est à partir de ce moment-là qu'ils ont commencé à m'attendre beaucoup, je suis en train de me transformer en zombie façon Walking Dead, le corps souffre mais il faut avancer, le chemin se termine et la grande chaloupe arrive enfin, c'est dingue le monde qu'il y a encore au bord des routes pour nous encourager, des locaux qui font la fête et nous poussent, je choisi ce moment pour mettre mon casque sur la tête de Pierrick et lui faire écouter sa chanson préférée, ma façon de le remercier pour m'avoir amené jusqu'ici depuis toutes ces années.
Les filles sont encore là et nous tendent une boite avec des morceaux de mangues fraiches, purée qu'est-ce que c'était bon ! On apprendra par la suite que c'était la boite des filles et qu'elles n'ont ensuite pas osé terminer ce qui restait vu l'état de nos mains pleines de terre, de NOK et d'autre trucs chelous... Cette fois on y est, la prochaine fois qu'on les verra, ça sera à la Redoute ! On ne traine pas trop, je décide de changer une de mes chaussettes, le strap d'Ilet Savannah commence à me faire un début de cloque... Pas professionnel ce strap ! :) Le chemin ressemble à celui des anglais mais ça ne dure pas longtemps, ça continue de grimper et on finit par arriver dans un village, encore beaucoup de monde dehors, il fait bien nuit et pourtant la musique est à fond dans certaines maisons, c'est assez magique et fou ! On aperçoit une lumière rouge sur la gauche qui parait vraiment super loin, je suis sûr que c'est là-bas qu'on va, ça semble être la structure ronde qui sert pour la météo, ça semble tellement loin ! Ti pa ti pas, on avance j'ai de plus en plus l'air d'un zombie, j'essaies de courir sur la route mais c'est pas simple... Alors on marche.
Le Colorado : ca sera à trois ou rien !
La satané Colorado fait son apparition et je sais que le soleil va se lever, on se pose sur une table avec Fred, un petit dodo et c'est reparti ! La toute dernière descente ! Elle va être longue mais on va y arriver ! Je vais descendre tranquillement, ça m'embête que les deux autres larrons m'attendent et leur en fait part, mais je me fais remettre à ma place, ils ne veulent pas m'entendre dire ça ! C'était le plan !
Le stade de la délivrance
On arrive à la Vigie, un promontoire qui domine Saint Denis et surtout on voit la Redoute !! On fait une photo tous les trois, cet instant est magique ! Il reste encore pas mal à faire, on ne distingue pas le chemin mais il doit être là ! Les derniers virages et dernière descente est quand même super longue... Certains ont l'air tellement à l'aise dans la descente que ça en est bizarre, on se demande si certains n'ont pas pris leur temps pour faire une arrivée de jour. Les derniers kilomètres sont assez interminables et je me retrouve tout seul et soudain je prends conscience que j'ai sacrément mal partout mais qu'on y est ! Les émotions me submergent et je me laisse aller, les larmes coulent, c'est trop bon. Un mélange de tout. Souvenir de tous les entrainements, les sacrifices, les courses ensemble, les stages dans les Pyrénées, les Alpes, Morgane, les enfants, Lulu, Nila, Crici, Luidgi, Pierrot, Estelle... Tous les messages reçus de partout pour nous encourager... Tout se mélange... On arrive enfin à la route et on est au niveau du stade, on se serre tous les trois dans les bras qu'est-ce que c'est fort ce moment... A tel point qu'une spectatrice éclate en sanglots aussi... On termine à pied et j'essaierai de courir dans le stade... Ils nous attendent tous, Cricri, Luidgi, Estelle, Léo, Morgane, Nathan, Lulu et Nila, je m'effondre dans les bras de Morgane, j'avais lu que le stade de la Redoute était baptisé stade de la délivrance pendant la Diag, c'est tellement vrai... On termine les 150 mètres de la piste d'athlé du stade avant de franchir la ligne, le speaker chope Fred et on sent qu'il a aussi pris une bouffée d'émotion rien qu'à entendre Fred... Quelle belle histoire qu'on vient d'écrire...

 

Récits des Ravitailleuses
16 oct 2025 - Grand Raid de la Réunion - Diagonale des fous et Bourbon16 oct 2025 - Grand Raid de la Réunion - Diagonale des fous et Bourbon
16 oct 2025 - Grand Raid de la Réunion - Diagonale des fous et Bourbon16 oct 2025 - Grand Raid de la Réunion - Diagonale des fous et Bourbon16 oct 2025 - Grand Raid de la Réunion - Diagonale des fous et Bourbon

Lucile 

Ce fût une aventure "intense" comme le qualificatif de cette île fabuleuse  que nous avons découverte. Intense en émotions, questionnements, fatigue, adaptation.....
Nous avions préparé le suivi avec notre tribu de ravitailleurs.....afin d'être dans de bonnes conditions pour accompagner au mieux nos héros mais quand on ne connaît pas les lieux ce n'est pas si simple.
Nous nous sommes dépassées aussi de notre côté avec Cricri et Morgane....et nos 2 loulous (Nila et Natnan).... Pas dans le même sens que nos phrénétiques  mais ce fût sportif quelque part..... affronter les périlleuses et magnifiques routes Réunionnaises....
Veiller à  être là  en temps et en heure mais aussi la patience, le manque de sommeil, l'attente, repondre au besoins de ses presque fous.... et voir de la difficulté par moment chez  nos hommes....
Mais je me suis toujours dit qu'ils iraient au bout, ensemble coûte que coûte....
Ce sont des monstres de courage, détermination et d'engagement.
Je suis ultra fière de mon homme [💕😍, ndlr] mais aussi des copains et amis que sont Fred et Seb.
Je trouve génial  qu'ils aient accompli ce graal... ils ont du mal à redescendre et on va en entendre parler pendant encore très longtemps [il y avait l'avant Diag', et il y aura l'après Diag', ndlr].
Je trouve très beau qu'ils aient choisi encore une fois d'associer leur exploit à  une cause solidaire.....une cause qui a du sens car ils ont gravi quelque part eux aussi "leur Everest".

16 oct 2025 - Grand Raid de la Réunion - Diagonale des fous et Bourbon
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Morgane

Ce que l'on peut dire c'est que faire l'assistance de nos fous c'est pas si simple... 😆
Nous avions au programme le suivi de nos hommes avec en parallèle les changements de logement avec valises ! Le jour du départ nous sommes partis avant et nous les avons retrouvé à St Pierre avant leur départ. J'étais contente de voir mon homme et pouvoir lui faire un dernier bisou avant cette aventure. Et on avait hâte de leur montrer la banderole que nous avions faite spécialement.
C'est un mélange d'émotions, contente de les voir partir et un peu d'appréhension aussi.
Le départ est lancé et je sens une petite boule dans ma gorge...
Le premier soir on a décidé de rentrer dormir pour pouvoir tenir le reste de la course.
Personnellement je regarde mon téléphone plusieurs fois dans la nuit pour voir comment ils avancent.
Ils nous avaient donné des heures approximatives d'arrivée aux différents ravito.
On se lève tôt pour les voir à Mare à Boue. Ils sont un peu en avance, du coup premier coup de speed pour être sûr de pas les louper !
En tant qu'assistant il faut savoir qu'on va passer beaucoup de temps en voiture, car eux vont tout droit [ou presque, ndlr] mais nous pas 🤣
Ils sont bien, mon homme en forme, rassurée de voir qu'il a bonne mine.
Le prochain point où on va les voir c'est Cilaos. Et là c'est la route aux 400 virages !! On arrive enfin la haut, on prend le temps de boire un café et manger. Les gars étaient prévus à 13h mais le temps passe et on les voit toujours pas. Je commence à cogiter un peu pour ma part. 
Ils arrivent vers 15h et je vois mon homme fatigué, il n'arrive pas à dormir. Je commence à ressentir de l'inquiétude car le plus dur est à venir. Quand ils repartent, j'ai la boule au ventre et au bord des larmes car je le sens pas au top.
On réfléchit à aller les voir en surprise au Maïdo mais cela implique beaucoup de route aller retour, de nuit et la route est fermée au col et il faut ensuite marcher plusieurs kilomètres. La raison nous fait dire qu'il vaut mieux aller se coucher car la journée suivante va être très dense.

En rentrant le soir on prend le temps de se poser, manger tout en regardant les premiers arrivés à la télé et surtout scrutant nos téléphones pour voir comment ils avancent.
Pour ma part c'est un peu de stress de les savoir là haut, en montagne, de nuit... on a peur qu'il leur arrive quelque chose.
Deuxième nuit à regarder mon téléphone. Ils avancent moins vite que prévu, on décale donc notre heure de départ du matin, je m'inquiètes pour mon homme, j'espère qu'il a dormi. 
Ils nous appellent en visio et ouf quel bonheur de les voir ! Franchement ça fait du bien !
On doit déposer nos bagages à la villa fin de matinée et ensuite direction Ilet Savannah pour les retrouver.
Les accès pour les suiveurs ne sont pas simples et pas indiquer. Ils faut vraiment se débrouiller et avoir étudier les plans.
On va les attendre un moment et toujours avec appréhension pour moi car mon homme est dans le dur et mal à ses releveurs.
On sait qu'ils vont finalement faire une troisième nuit dehors...

On arrive à les suivre toute la journée, ça leur fait du bien et moi aussi.
Ça devient dur, à La Possession je propose à Seb de faire une sieste dans la voiture. Conseil de Momo un copain qui l'a faite plusieurs fois.
Je sais que le manque de sommeil est compliqué pour lui alors je propose cette option.
Il dort dans la voiture et ça lui fait du bien, a moi aussi j'avoue 🙃
Il repart avec ses compères et moi rassurée de savoir qu'il a dormi

On continue de les suivre et à Grande Chaloupe on dort un peu dans nos voitures le temps qu'ils arrivent.
1h après ils sont là et ça va.
On décide de tracer à La Redoute car pas de possibilité de les voir entre les 2.
Pour nous se sera dodo à l'arrache dans les voitures pas loin du stade pour être là à leur arrivée.
Sommeil moyen, petit œil sur le téléphone. Je discute un peu par message avec Momo. 
On échange sur le ressenti quand on suit. Au levé du jour on avance vers le stade. Je vois que ça avance doucement et hâte de retrouver mon homme !

On est naze, mais un copain nous apporte des croissants et pains au chocolat ! Ça fait tellement de bien ! Mais de mon côté ça passe difficilement car j'appréhende de retrouver mon homme, dans quel état il va être ?

Je me mets un peu dans ma bulle et ils arrivent . Une vague d'émotions me submerge. Mon homme s'écroule dans mes bras, les larmes coulent pour nous deux. Je sens que ce qu'il a vécu est indescriptible. On ne peut pas faire les derniers mètres avec eux, interdit... On leur donne le drapeau breton et la banderole et on les suit à côté des barrières. 
Cette sensation est folle ! La fatigue, la fierté de les voir réussir, de voir mon homme aller au bout ! De vivre un truc aussi dingue !
L'assistance est quelque chose de fatiguant, le manque de sommeil, la route, je n'ai pas calculé combien d'heures on a fait ! Les virages... Mais quand on les voit réussir et vivre ça avec eux, c'est énorme ! Le repos a été bien mérité pour tous 🤣

16 oct 2025 - Grand Raid de la Réunion - Diagonale des fous et Bourbon
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Christelle

La "Diag", ça fait plusieurs années que j'en entends parler à la maison…"La " course mythique, l'un des trails les plus durs au monde, un rêve pour Fred qui a cette course dans un coin de la tête depuis bien longtemps. Alors, après en avoir parlé avec Pierrick et Seb, c'est bon...Les phrénétiques se lancent ! 

Une course exigeante, difficile, pour une bonne cause (une cagnotte permettra de remettre des dons à la cordée bretonne : lien ici). 

A commencer par l'inscription : seulement 3 tentatives possibles et la 3ème sera la bonne, ouf !!!
Puis, la prépa : rigoureuse, régulière, exigeante...
Ma contribution : faire l'assistance 😉 et suivre cette course par procuration [ce qui est déjà une tache incroyable, ndlr].
Je vous passe l'arrivée sur l'île de La Réunion :  on en prend plein les yeux dès le premier pas posé au sol.
Puis passage obligé dans le magasin "Pardon", pour acheter le fameux maillot "Ravitailleuse". Le départ de la course est prévu le jeudi soir à 22h. Une ambiance de folie...les gars sont très émus mais prêts. Je sors le drapeau breton et là des gens s'arrêtent pour prendre des photos, discutent avec nous : les bretons sont connus et appréciés à La Réunion, trop sympa 👍. Le groupe WhatsApp s'affole, les copains•ines de l'ACHV sont loins, mais bien présents !!!
Juste avant le top départ, l'assistance composée de Lucile, Morgane, Nila, Nathan et moi-même, décidons d'aller un peu plus loin pour essayer de les voir passer (j'avais dit à Fred de se mettre sur le côté gauche). Et là, un flot de coureurs, tous habillés avec le même tee-shirt officiel défile, autant dire qu'il est très difficile de les reconnaître 😳. Mais c'est bon, on les a vu, c'est parti !
Le trail est long, les routes sont difficiles, les stationnements sont compliqués (tout le monde en même temps au même endroit). Faut gérer le GPS  et la conduite parfois imprévisible des réunionnais !
Bref, 1er ravito à Mare à boue au petit matin : les 3 copains arrivent avec le sourire, la nuit s'est bien passée. Ils sont contents de nous voir, ils en profitent pour se changer, manger un peu. A peine partis, hop ! On remballe tout, dans la voiture, GPS, calcul approximatif d'une heure de passage des gars et direction le prochain ravito : Cilaos.
400 virages serrés avec la voiture de location, on serre les fesses, ravin d'un côté, voiture, bus ou camion en face... Puis arrivée au sommet. On se ravitaille (nous aussi 😉) et recherche l'entrée du stade pour voir les coureurs et on attend....le drapeau de la Bretagne est prêt pour les accueillir avec la musique créole d'un groupe qui met l'ambiance.  Les gars gèrent bien, ils avancent, c'est top !
Puis descente des 400 virages 😬. Une fois repartis, nous décidons de rentrer se reposer quelques heures (même si le portable n'est jamais très loin pour suivre la progression de nos champions 😉). Le lendemain, très tôt, on les retrouve à Ilet Savannah, les traits commencent à se creuser, un peu dans le dur, mais on les rebooste. On récupère les sacs "base vie", petits messages sur les groupes WhatsApp et on part vers Chemin Ratinaud.
De nuit, on aperçoit les frontales, c'est bien eux, les jambes sont lourdes, les genoux, les quadris, les releveurs commencent à titiller...mais le moral est toujours là. Plus loin, au ravito "La Possession ", envie de dormir pour certains, ravitaillement pour les autres. Certains coureurs sont décalqués, des zombies....la course est tellement difficile.
Ravito "Grande Chaloupe", en pleine nuit, la fatigue se fait sentir mais on est toujours là ! Après les derniers encouragements,  on se donne rdv le lendemain matin pour l'arrivée,  en attendant on dormira dans les voitures (pas très confortable mais on peut se reposer en sécurité).
Et enfin, l'arrivée !!! Quelle émotion de les voir, sourire aux lèvres, attraper le drapeau et la banderole des phrénétiques "Fous et solidaires" qu'ont confectionnée Lucile et Morgane. La ligne franchie, le speaker demande les impressions de nos "fous" : le soulagement, la fierté d'avoir terminé cette épreuve. Et après avoir dit un petit mot sur la cordée bretonne, les larmes coulent, l'émotion est trop forte... 
Être assistant n'est pas de tout repos, il faut avoir tout le matériel nécessaire (tee-shirt de rechange, batterie de frontale, ravito complémentaire...) au bon moment et au bon endroit. J'en sors fatiguée mais heureuse d'avoir pu, un peu, [toujours dans la modestie notre cricri. je dirais beaucoup, énormément, à la folie, ndlr] contribuer mais surtout partager cette si belle aventure...

 

16 oct 2025 - Grand Raid de la Réunion - Diagonale des fous et Bourbon
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16 oct 2025 - Grand Raid de la Réunion - Diagonale des fous et Bourbon
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