Raconte moi ta course #8 : Nico en TOP10 aux Vallées
Étymologiquement, LE CORNEC est un nom de famille breton, diminutif de coin, angle, qui a pu designer une maison située à l'angle de deux rues. Et celui qu'on vous a trouvé sait arrondir les angles même s'il est sacrément affuté.
A l'ACHV Nouvoitou, LE CORNEC plus connu sous le nom de Nico (dit Nico LC) est en effet une sacrée charpente, dotée d'une une barbouze qui cache un sourire accueillant, qui fait partager une sérénité éclatante, un coureur qui aime les trails aussi long que ses jambes. Un gars comme on les aime à ACHV Nouvoitou, qui n'a pas le melon mais de l'énergie à revendre, et qui, vous allez le voir, derrière ses belles courses et belles perf' se cherche encore, se teste encore, sous l'impulsion et l’étincelle des coachs Fred et John. C'est à ça que sert un club et des coachs : préparer le fond, la base, et un jour poser une idée là, sur la table ou au creux de l'oreille, une proposition, à toi de voir si tu la prends. T'es pas obligé. Mais d'ailleurs, qu'est ce que tu perds à la tester ?
Vous avez probablement lu dans le dernier récit du week-end trail les exploits de Nico aux Trail des vallées ? non ? Allez-y, c'est ici, je vous le conseille. Cliquez ici
Alors la Rédac' a rappelé Nico au micro pour une petite explication de texte sur son TOP10 au Trail des Vallées sur le 65km - 1600D+. Nico ? C'est quoi cette histoire d'aller voir devant si l'air est frais ? Paraitrait que le compétiteur se soit fait piqué au vif par les coachs ? Défi lancé, Défi relevé ? Et en parlant d'air, c'est quoi cette histoire de salle hypoxie ? hummm intriguant.
@Nico ? c'est bon ? t'as retrouvé ton souffle ? t'es redescendu de ton nuage ? on a quelques questions pour toi. T'es prêt ? Ne part pas trop vite cette fois, faut qu'on arrive à te suivre [pour info, la rédac' lui a envoyé les questions à 17h, il acceptait d'y répondre à 22h22, le mail tombait à 01h10 🤣🚀].
- D’où t’es venu l’idée de faire cette course ?
Deux copains ont fait le TDV l'année dernière et m'ont dit qu'il était très sympa, proche de rennes (donc plus facile à organiser pour la vie de famille). Ils disaient qu'il était difficile [voir la description que Christelle en fait ici : très cassant comme Guerlédan, très boueux comme le Glazig et accidenté comme le TKAL, ndlr]. Je dois avouer que quand on me dit que c'est compliqué ça me plait encore plus [le coté sado du traileur qui ressort, que Fred aime cultiver chez nous, ndlr]. Du coup j'ai foncé et avec le beau frère on s'est inscrit. Quand j'ai appris que Fred était aussi de la partie je me suis dit que je ne me trompais pas, connaissant le coach un peu sado sur les bords.
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article à relire du Menestrail, ici
où Fred, en plus d'avouer qu'il est ancien, confirmait qu'il est mazo.
"J'ai pris beaucoup de plaisir et pourtant les conditions étaient dantesques...je pense consulter un psychologue, y'a un truc 😜. Un peu mazo sur les bords l'ancien.
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- Est-ce un trail objectif de la saison ou un trail d’approche d’un plus gros défi ?
Ce trail n'était pas un objectif pour moi mais plutôt un trail long de fin de bloc. Mon objectif de l'année c'est l'Euskal trail dans le pays basque fin mai où je suis inscrit sur le 130km avec 7800D+ [ouch, joli, ndlr]
- Comment l’as-tu préparé ? Plus précisément, peux-tu nous dire ce qu’est la salle hypoxie Rebirth Canopia et qu’est-ce que ce que cela t’apportes dans ta prépa ?
Sur le premier bloc j'ai fait beaucoup de salle en hypoxie (vélo, PPG, circuit training) avec entre autre un protocole RSH (sprint à haute intensité en hypoxie) en gros des répétitions de sprints courts sur tapis dans une salle hypoxique. J'ai la chance de travailler avec ceux qui ont créer le centre Canopia (pôle de santé) où il y a la salle de sport Rebirth.
#MomentCultureOxy n°1 : La salle hypoxique est une salle dans laquelle le taux de dioxygène (O2) dans l'air est artificiellement maintenu à un niveau aussi bas qu'en haute altitude (souvent équivalent à 2 300–3 500m), afin d'augmenter, dans l'organisme des sportifs qui l'utilisent, le taux de globules rouges dans le sang et donc le transport d'oxygène vers les muscles.
Mes amplitudes horaires de travail sont assez large, s'entrainer en semaine peut être compliqué. Avec cette salle juste a coté du boulot il a pas été très compliqué de me convaincre. Etant plus attiré par les trails de montagne plutôt que le marathon quand j'ai su qu'il y avait une salle hypoxie j'ai foncé et en discutant avec le responsable de la salle il m'a d'autant plus convaincu sur les effets bénéfiques de s'entrainer en hypoxie, notamment quand on fait du trail. La salle hypoxie simule l'altitude avec une baisse du taux d'oxygène dans air. [#CQFD, ndlr]
Le but n'étant pas de développer le nombre de globule rouge, il faudrait y rester au moins 10 jours [et donc qu'on vienne te jeter des cacahuètes comme au zoo, pour que tu t'alimentes, ndlr] mais de développer les capacités musculaires et augmenter ma VO2 max, en gros augmenter mon seuil.
#MomentCultureOxy N°2 : La VO2max, c’est la quantité maximale d’oxygène que l’organisme peut utiliser par unité de temps. Pour faire simple, c’est la quantité d’oxygène que les poumons sont capables d’inspirer, transmettre dans le sang et que les muscles vont devoir capter. Si les adultes sédentaires présentent des valeurs de l’ordre de 30 à 40 mL/min/kg, les athlètes élites en sport d’endurance (course à pied, trail, ski de fond,...) affichent des valeurs records de l’ordre de 85 à 90 mL/min/kg. Entre ces 2 extrêmes, on trouve la majorité des coureurs, et peut-être vous, avec des valeurs entre 40 et 65 ml/min/kg.
Il semblerait qu'un effort à 70% en salle hypoxie serait équivalent à du 100% en air ambiant, donc il est plus facile de faire des séances courtes et efficaces avec un réel bénéfice pour le corps. Pour ma part j'ai vu ma VO2 max et mon seuil augmenter. Au début c'est dur, on est vite essoufflé mais au fil des séances on s'habitue rapidement.
- Comment s’est passé ta course, tes sensations ?
Pour le trail des vallées je savais pas trop comment aborder la course, j'aime bien partir prudemment et remonter petit à petit. Mais après discussion avec Fred et John, les deux m'ont convaincu de partir devant quitte à exploser et abandonner. Ils voulaient peut être me voir me rétamer, ce qui est sadique 😈 [en plus là, ils s'y étaient mis à 2 !! 😎, ndlr]. Mais je doute que ça soit ça.
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"L'homme jeune marche plus vite que l'ancien, mais l'ancien connaît la route."
Proverbe africain
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Du coup j'ai écouté les coachs [les anciens, ndlr] et j'ai décidé de partir plus vite que d'habitude et voir ce que ça donnerait . Je crois que le fait de me dire que j'allais certainement sauter m'a aidé dans la tête à prendre la course avec plus de légèreté sans pression. j'ai donc décidé de partir avec mon beau frère qui lui court beaucoup plus vite et réalise très régulièrement des top 10.
- T’es resté assez stable dans le classement, entre la 14eme et la 10ème place. Tu savais que t’étais bien classé ? Comment tu t’informais en course ?
Au début de la course je n'ai pas du tout pensé au classement mais plutôt à quand j'allais prendre le mur. Les 30 premiers km sont assez facile et j'arrivais à tenir des bonnes allures, c'est après avoir passé Dinan que cela se complique avec les singles très casse pattes, après le petit coucher de soleil sur la ville de Dinan est pas mal non plus.
Au ravito du 45km la nuit se met à tomber et le froid avec, mais je me sentais bien les jambes étaient là. A ce niveau de la course je savais que j'étais dans le top 15 vu que je n'ai pas croisé grand monde [ca nous arrive aussi à nous quand on est dans le dernier quart 🤣, nous, le commun des mortels, ndlr]. Bon, mis à part les solides du 115km qui semblaient être dans le dur. Les 20 derniers ont été plus dure avec la nuit et un terrain boueux, petite frayeur au 50ème où ma cheville a bien tourné mais plus de peur que de mal [tant que ca fait pas un tour complet, .. ca passe, ndlr]. J'avais un France-Écosse avec une bonne bière qui m'attendaient.
Quand j'ai vu le classement à l'arrivée j'étais quand même sur le cul et étonné de voir que j'avais réussi à faire un top 10. Il faut être honnête et sans les coachs je n'aurais pas abordé la course de la même marnière et le résultat n'aurait pas été le même donc merci à eux.
- Qu’en retiens-tu et qu’aurais tu à dire à ceux/celles qui voudraient faire cette course (65km) ou ce trail (Trail des Vallées) ?
Énorme expérience, le TDV est vraiment un trail au top, difficile avec des passages très techniques, à faire quand on est en forme car très cassant. Les bénévoles sont au tops. Faire un trail avec un départ d'après midi et une fin de nuit est une expérience intéressante car la nuit rajoute de la difficulté au moment où tu es dans le dur. La question de partir plus vite pour avoir moins de nuit est à prendre en compte [Ah oui tiens bonne idée ça, partir vite, puis accélérer ensuite 🤣, ndlr]. C'est un trail pour faire bosser la tête.
Moralité : c'est avec une mentalité de mazo qu'on se lance des défis qui font bosser le mental.